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Accoucher allongée, debout ou sur le côté : a-t-on vraiment le choix à la maternité en 2025 ?

Au début de l’automne 2025, alors que les feuilles commencent à joncher les trottoirs, une petite révolution discrète est en marche derrière les portes des maternités françaises. Les images d’Épinal de la femme allongée, entourée de blouses blanches pressées, évoluent. De plus en plus de futures mamans aspirent à accoucher debout, sur le côté ou même immergées dans l’eau. Mais entre idéaux, contraintes médicales et logistique du quotidien, le choix de la position d’accouchement est-il vraiment devenu une réalité pour toutes en France ? Tour d’horizon d’une liberté encore à conquérir, entre traditions bien ancrées et innovations timides.

Les positions d’accouchement : quand tradition et innovation se défient au cœur de la maternité

Allongée sur le dos : voilà l’image classique que l’on a de la naissance à la maternité. Cette position, longtemps considérée comme un standard, perdure dans la majorité des établissements français. Simple à mettre en place pour le personnel, elle facilite la surveillance médicale et permet des interventions rapides en cas de besoin, notamment avec la péridurale. Mais côté confort ou efficacité, ce n’est pas toujours la panacée…

Face à elle, les alternatives gagnent lentement du terrain. Debout, accroupie, sur le côté, à quatre pattes… Certaines maternités, particulièrement celles dites « physiologiques » ou possédant des « salles nature », proposent désormais des installations favorisant la mobilité : ballons, lianes, baignoires. Les femmes expriment de plus en plus le souhait d’ajuster leur position au gré des contractions. Pourtant, la réalité sur le terrain reste contrastée : les postures alternatives font souvent l’objet d’une ouverture timide selon les équipes et les moments de la journée.

Quels bénéfices pour la maman et le bébé ? Les postures physiologiques, comme être sur le côté ou debout, favorisent parfois une descente plus aisée du bébé, une meilleure oxygénation pour la mère, et un travail parfois plus court. Mais chaque posture a ses limites. Par exemple, rester allongée simplifie le monitoring, mais peut ralentir la progression du travail. Ce qui ressort : il n’y a pas de posture miracle, mais bien un besoin d’adaptation à chaque situation.

Entre contraintes médicales et personnel disponible : le vrai visage du « choix » en salle de naissance

La question du choix ne dépend pas uniquement de la volonté des femmes ou des équipes. Le plateau technique, autrement dit le matériel et les dispositifs disponibles, a son mot à dire. Toutes les salles d’accouchement ne proposent pas baignoire, lianes ou même espace suffisant pour se mouvoir. Certaines maternités adoptent une approche ultra-médicalisée, d’autres misent sur un accompagnement plus doux et naturel.

Mais l’élément décisif, souvent invisible pour la future maman : la formation de l’équipe. Une sage-femme à l’aise avec les postures physiologiques saura accompagner les envies de la patiente, adapter la surveillance, rassurer. À l’opposé, dans certains établissements, la culture du « tout allongé » persiste, par habitude ou souci de sécurité. La nuit, en sous-effectif ou en cas de complication, l’accès aux alternatives peut rapidement se restreindre.

Sur le papier, chacun fait de son mieux pour conjuguer désir de liberté et gestion des risques. En pratique, la sécurité – légitimement prioritaire – prend parfois le pas sur la liberté de mouvement dès qu’un indice inquiète, ou quand l’organisation ne suit pas.

Accoucher comme on veut en 2025 : des femmes qui s’affirment, mais des obstacles à dépasser

Heureusement, l’époque où les femmes subissaient leur accouchement dans une posture imposée touche à sa fin. L’information prénatale prend une importance croissante, avec des cours où différentes positions sont présentées et testées. Le projet de naissance – ce document que l’on remet à la maternité – permet aussi d’exprimer ses souhaits et d’ouvrir le dialogue avec l’équipe dès la grossesse.

Côté expériences partagées, la palette est large. Certaines femmes rapportent une expérience très positive : « On m’a proposé de pousser sur le côté, ça a changé mon accouchement ». D’autres, au contraire, gardent un sentiment d’insatisfaction face à des envies freinées par le manque de moyens ou d’écoute : « Tout le monde était débordé, alors c’était sur le dos, un point c’est tout ».

Il existe tout de même des initiatives marquantes, en particulier à Paris et dans certaines grandes villes. Maisons de naissance gérées par des sages-femmes libérales, maternités publiques proposant « salles nature », ou unités d’accompagnement global. Ces structures innovent, démontrent qu’un autre accouchement est possible, et, espérons-le, inspireront les établissements plus classiques pour que demain, le choix soit offert à toutes.

  • Préparer son projet de naissance à l’avance et en discuter dès le 7e mois lors des rendez-vous prénataux.
  • Se renseigner sur les options de sa maternité et poser des questions précises (positions autorisées, matériel disponible, expérience de l’équipe).
  • Prendre part aux séances de préparation à la naissance pour tester plusieurs postures.
  • Le jour J, se sentir légitime à demander une posture différente – avec tact et persévérance.
  • Anticiper qu’en cas de complication ou de surcharge, la flexibilité pourra être limitée ; il ne s’agit pas d’un échec.

Pour t’aider à y voir plus clair, voici un tableau comparatif des positions d’accouchement traditionnellement proposées :

Position Avantages Inconvénients
Allongée sur le dos Facilite la surveillance et certaines interventions ; répandue partout Moins favorable à la descente du bébé ; inconfort pour certaines femmes
Sur le côté Aide la progression du bébé ; meilleure oxygénation ; moins d’appui sur le périnée Nécessite un personnel à l’écoute et plus de présence
Debout ou accroupie Bénéficie à la gravité ; favorise le mouvement ; diminution de la durée du travail possible Fatigue plus vite ; parfois peu compatible avec la péridurale
Dans l’eau Relaxe les muscles ; aide à la gestion de la douleur ; ambiance apaisante Nécessite du matériel et une équipe formée ; réservée à certains établissements

En 2025, le choix de la position d’accouchement progresse, certes, mais il dépend énormément du plateau technique, de la formation du personnel et du déroulement du travail. En d’autres termes, « choisir sa position », c’est souvent négocier avec la réalité du système hospitalier… et parfois composer avec l’imprévu !

Alors, en cette saison où tout semble en mouvement, pourquoi ne pas ouvrir grand la porte à plus de liberté lors de la naissance ? Préparer, s’informer, dialoguer : ces démarches constituent déjà des avancées significatives pour que chaque femme puisse, progressivement, accoucher dans la position où elle se sent la plus à l’aise. La transformation des pratiques pourrait enfin s’enraciner dans toutes les maternités françaises, offrant un meilleur équilibre entre sécurité médicale et respect des souhaits maternels.