À 10 mois, on scrute la moindre vocalise de son bébé avec une attention de détective. Ce silence quasi religieux habite parfois la maison, alors qu’on imaginait déjà les babillages à toute heure du jour et… souvent de la nuit. Est-ce juste une question de caractère, de rythme, un effet de l’automne où tout ralentit ? Ou bien faut-il, derrière cette tranquillité, voir un motif d’inquiétude à ne pas balayer d’un revers de manche ? Le silence d’un bébé à 10 mois suscite mille questions et met souvent les nerfs à rude épreuve. Passons au crible les signaux, les explications possibles et les démarches à suivre pour accompagner les (futurs) bavards en herbe.
Votre bébé ne dit toujours rien ? Voici ce que cela peut signifier
À cet âge, il est attendu que la plupart des bébés multiplient les sons, crient, gazouillent ou jouent avec leur voix. Les fameux « ba-ba-ba », « da-da » et autres mélanges savoureux envahissent, chez beaucoup, les heures d’éveil. Mais tous les enfants ont leur tempo et certains traversent cette période dans un silence quasi olympien.
Ce silence peut refléter une diversité de personnalités et de rythmes de développement. Certains bébés sont naturellement plus observateurs, concentrés à décrypter leur environnement, et peu enclins à babiller dans les premiers mois. D’autres sont tout simplement plus moteurs : ils rampent, testent leur équilibre debout mais ne s’attardent pas sur les vocalises. Il est donc normal de constater quelques différences d’un enfant à l’autre.
Cependant, il existe des jalons classiques dans l’apprentissage du langage. Autour de 10 mois, la majeure partie des bébés s’entraînent à faire des sons variés, même si ce ne sont pas encore des mots. Un bébé qui reste totalement silencieux, ne babille pas, ni ne réagit au son de la voix de ses proches, mérite que l’on s’arrête un instant pour interroger la situation.
À 10 mois, comment distinguer simple retard et vrai signal d’alerte sonore ?
Savoir si ce retard est une simple variante individuelle ou un signe précurseur d’un trouble nécessite d’observer quelques éléments. L’absence de babillage n’est pas automatiquement synonyme de problème, mais certains indices doivent attirer l’attention.
- Bébé ne réagit pas aux bruits soudains ni à l’appel de son prénom.
- Il ne tourne pas la tête vers la source d’un son ou d’une voix familière.
- Les intonations, les chansons ou les bruits du quotidien ne semblent pas capter son attention.
- Aucune tentative de communication non verbale (regard appuyé, gestes, sourires…)
- Bébé est globalement « dans sa bulle » et peu réactif à l’environnement social.
En l’absence de ces comportements, un passage chez le pédiatre peut permettre d’effectuer un premier point. Parfois, les raisons sont beaucoup plus simples qu’on ne l’imagine : un rhume à répétition, un bouchon dans l’oreille, une otite passée inaperçue peuvent réduire temporairement la perception et retarder les vocalises. D’autres fois, le silence persiste et oriente, au fil des observations, vers la nécessité de dépister un trouble auditif ou du développement.
Quand le silence devient inquiétant : comment et pourquoi consulter sans attendre
Il n’est jamais inutile de consulter quand le doute s’installe, surtout si on remarque un flagrant décalage par rapport à d’autres enfants – amis, cousins, aînés – ou si la fameuse petite voix intérieure s’agite. Un bébé de 10 mois qui n’émet aucun son et qui semble indifférent aux stimulations auditives doit amener à consulter. Un pédiatre pourra vérifier les capacités auditives simples, mais aussi orienter vers des spécialistes de l’audition ou du développement si besoin.
À cet âge, l’absence totale de babillage peut être le signe d’un trouble auditif ou d’un retard du développement du langage. Plus on agit tôt, meilleurs sont les résultats potentiels. Le parcours est généralement progressif : on commence par écarter les causes banales (oreilles bouchées, infections répétées), avant d’envisager une exploration plus approfondie. Rien ne sert de paniquer, mais passer à côté d’un souci réel retarde une aide précieuse pour l’enfant.
En France, le bilan auditif chez le jeune enfant est rapide et indolore. La plupart des maternités effectuent un premier test auditif, mais il arrive que certains troubles passent inaperçus. Mieux vaut donc insister pour effectuer des contrôles complémentaires en cas de doute. À l’automne, alors que les virus circulent et que les oreilles sont parfois fragilisées, une surveillance accrue s’impose pour ces petits silencieux.
Ce qu’il faut retenir sur l’évolution d’un bébé silencieux
Il n’y a pas de règle stricte concernant le moment où un bébé doit absolument « parler ». Néanmoins, à 10 mois, l’absence totale de babillage ou de réaction aux sons est un indicateur à prendre au sérieux.
Voici les points à retenir pour repérer quand consulter :
- Un bébé silencieux à 10 mois peut avoir un rythme personnel, mais ne doit pas passer complètement à côté des sons et des interactions sociales.
- Le fait de ne jamais babiller ou de ne pas réagir aux bruits peut révéler un trouble auditif ou du développement nécessitant une évaluation médicale.
- Mieux vaut consulter pour rien que passer à côté d’un enjeu important pour l’avenir langagier et social de l’enfant.
Dans le doute, le suivi régulier chez le pédiatre reste la meilleure protection d’un développement harmonieux. Et si d’aventure tout rentre dans l’ordre, quel soulagement ! Un silence brisé par un premier « papapapa » en plein cœur de l’automne a droit à une place de choix dans l’album familial.
Observer son bébé grandir, c’est accepter qu’il suive parfois des chemins singuliers. Mais c’est aussi rester vigilant à ce que raconte son silence. Parfois, il masque simplement la promesse de bavardages à venir, parfois il appelle à tendre l’oreille différemment.

