in

Enceinte : combien de kilos prendre à chaque trimestre pour la santé de bébé… et comment éviter la pression des chiffres

À l’automne, alors que les pulls doux commencent à remplacer les robes légères et que la chaleur s’efface derrière la brume du matin, la grossesse prend une saveur particulière. Entre les potirons du marché et les envies nouvelles, revient souvent la même question : combien de kilos « faut-il » prendre à chaque trimestre ? Sur la balance ou dans la tête, le chiffre obsède. Pourtant, chaque corps – et chaque histoire – évolue à son rythme. Face à la pression, comment garder le cap sur l’essentiel : votre santé et celle de votre bébé ?

Petit rappel bienveillant : pourquoi la prise de poids n’est pas une course mais un soutien pour bébé

Quand une grossesse débute, la tentation est grande de surveiller son poids avec la vigilance d’un horloger. Mais derrière chaque kilo se cache avant tout un soutien précieux : un stock d’énergie pour les moments forts, des réserves pour le bébé qui grandit, des ressources pour l’allaitement à venir. La prise de poids n’est ni un échec à camoufler ni une médaille à décrocher, mais un ajustement naturel, vital pour que tout se passe le mieux possible.

Arrêter de diaboliser les kilos : comprendre ce que la science recommande trimestre par trimestre

1 à 2 kg au premier trimestre : quand bébé se fait discret mais que tout commence

Durant les trois premiers mois, il n’est pas rare que la balance reste pratiquement stable. Certaines futures mamans gagnent à peine 1 à 2 kg, en partie à cause de la rétention d’eau ou des nouveaux besoins du fœtus, minuscule mais essentiel. Entre nausées et fringales difficiles à anticiper, inutile de s’alarmer : l’essentiel est ailleurs, dans l’écoute et le respect de son corps.

300 à 500 g par semaine ensuite : la vraie dynamique au second et troisième trimestre

Passé le cap du premier trimestre, tout s’accélère : ventre qui s’arrondit, énergie qui revient, appétit qui s’impose parfois avec la délicatesse d’un camion-benne. En moyenne, vos apports doivent permettre une prise de 300 à 500 g par semaine, le rythme idéal pour accompagner la croissance du bébé et éviter la fatigue ou les complications. Ça ne veut pas dire peser chaque pomme : il s’agit surtout de trouver un équilibre stable semaine après semaine.

Pour la santé de bébé et la vôtre : qu’est-ce que la science dit en 2024 selon le CNGOF ?

Selon les recommandations établies en 2024, il s’agit d’encourager une prise de poids « balisée » sans basculer dans l’obsession : entre 1 et 2 kg au premier trimestre, puis 300 à 500 g maximum par semaine au second et troisième trimestre. Cette progression protège la maman et le bébé, tout en limitant les risques liés au surpoids ou à l’insuffisance de réserves. Rappelons-le : ce sont des balises, pas des injonctions. Personne ne correspond à la moyenne pile-poil, et ce n’est ni plus ni moins qu’un repère.

Dire non à la dictature des chiffres et à la balance dans la salle de bain

Identifier les vraies sources de pression : famille, réseaux sociaux, soignants…

Qui ne s’est jamais senti scruté au détour d’une remarque ? « Tu n’aurais pas un peu gonflé ? » ou, à l’inverse, « Mais tu ne prends rien, c’est normal ? »… La pression peut venir de partout : famille, amies, professionnels de santé parfois maladroits ou comptes Instagram qui exhibent des ventres taille XS à huit mois. À force, on en oublierait presque que chaque parcours est à inventer soi-même.

Changer son regard : chaque grossesse, chaque corps, chaque bébé est unique

Il n’existe pas de mode d’emploi universel : la silhouette et le rythme de transformation diffèrent d’une femme à l’autre, d’une grossesse à l’autre. La voisine qui s’arrondit en douceur, la cousine qui ne prend que du ventre ou l’amie qui prend davantage de volume… Tout est normal ! Ne cherchez pas la « bonne courbe », faites confiance à vos sensations et à vos signaux (faim, fatigue, énergie, envies).

Astuces concrètes pour décoller le mental du chiffre et se concentrer sur le bien-être

  • Rangez la balance hors de votre vue. Une pesée hebdomadaire, en consultation, suffit amplement.
  • Focalisez-vous sur vos sensations : mangez quand vous avez faim, buvez si vous avez soif et reposez-vous sans scrupule.
  • Cherchez le plaisir dans vos repas, pas la culpabilité. Un goûter réconfortant ou un plat mijoté d’automne feront bien plus pour votre moral qu’un chiffre sous la barre.
  • Entourez-vous de gens bienveillants : partagez vos petits doutes, vos victoires et vos envies sans filtre.
  • N’oubliez pas : le chiffre ne dit rien de votre valeur, ni de celle de la maternité.

Adopter des habitudes qui accompagnent une prise de poids sereine, sans frustration

L’alimentation plaisir et équilibre : comment manger sans compter (les kilos)

Exit les régimes et les calculs anxieux ! L’idée, c’est de varier – joliment – les couleurs dans l’assiette. Oui au gratin dauphinois, aux soupes de saison, à la part de tarte poire-chocolat en dessert… Le tout en privilégiant les produits frais, les petits plaisirs raisonnés et les moments de convivialité. Manger « bien » enceinte, ce n’est pas cocher des cases mais savourer : écouter sa faim, craquer pour un fruit ou un carré de chocolat, et laisser son corps décider.

Le mouvement en douceur, allié (et non ennemi) du corps qui change

Nul besoin de courir le marathon : marcher d’un bon pas, s’offrir quelques étirements ou un cours de yoga prénatal, c’est déjà précieux. Le mouvement libère les tensions, régule l’humeur, stimule la circulation… et permet de garder une belle énergie jusque sur la ligne d’arrivée (ou presque). L’important : avancer à son rythme, sans s’imposer plus qu’on ne le ressent.

S’autoriser des moments de relâche sans se culpabiliser

Il y aura des semaines où le confort du canapé l’emportera sur la balade, où le plat réconfortant gagnera sur la salade colorée. Acceptez ces instants de relâche : ils font partie du voyage et n’auront aucune conséquence à l’échelle d’une grossesse. L’astuce ? Célébrer les petits gestes qui font du bien, même s’ils semblent anodins : une promenade sous la pluie, une sieste improvisée, un chocolat savouré devant un film de saison

Retenons l’essentiel : la prise de poids pendant la grossesse est avant tout une histoire d’écoute de soi, de confiance et d’accompagnement bienveillant

La grossesse n’est ni une course ni une compétition de kilos. Avec l’automne qui s’installe, c’est justement le moment parfait pour ralentir, s’écouter et se chouchouter, loin du diktat des balances et des « il faudrait que ». Mieux vaut se fier à ses propres repères, adopter les recommandations comme des balises rassurantes plutôt que des obligations, et savourer ce chemin jalonné de petits plaisirs. Après tout, prendre soin de soi, c’est déjà faire un cadeau à son bébé pour la vie.