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« J’ai arrêté de bannir le sucre… et appris à le savourer au bon moment : celui-ci »

Un éclair au chocolat englouti sur le coin d’une table, un sentiment de culpabilité aussitôt né, et la résolution de bannir tous les sucres… Jusqu’à la prochaine tentation. Et si la vraie liberté, ce n’était pas de diaboliser le sucre, mais d’apprendre à le choisir, au bon moment ? Découvrons ensemble pourquoi et surtout comment savourer le sucre, sans excès, et en tirer le meilleur pour notre corps et notre moral.

Mettre fin à la guerre contre le sucre : une libération inattendue

En France, la lutte contre le sucre est devenue un passage obligé pour nombre de gourmands, souvent initiée après un été fait de glaces et de desserts en terrasse. Pourtant, couper court à toute douceur s’accompagne bien trop souvent d’une frustration sournoise. Le sucre, c’est d’abord une part de plaisir, ancrée dans l’enfance, les goûters scolaires ou les fameux desserts du dimanche. En le bannissant totalement, on transforme chaque craquage en échec, et chaque écart en remord.

Loin du cliché du « no sugar ever », une approche plus nuancée permet de réconcilier plaisir et raison. La privation extrême ouvre la porte à la surconsommation cachée, où la confiserie devient une récompense coupable, convoitée et dévorée à la moindre occasion. Remettre du sens dans sa relation au sucre, c’est désamorcer le cercle vicieux de la frustration et du craquage incontrôlé.

Oublier la peur du sucre, c’est faire un pas vers plus de bienveillance envers soi : s’autoriser à apprécier sans se juger, quitte à prendre ce dessert tant désiré, à condition qu’il soit savouré au bon moment.

Écouter son corps : repérer les vrais signaux de faim

Entre le besoin ponctuel de réconfort et la vraie faim, il existe une zone grise, où l’envie de sucre s’invite comme un automatisme. Qui n’a jamais eu la main qui traîne vers la boîte de biscuits en rentrant d’une journée épuisante ? Comprendre cette différence est essentiel pour faire la paix avec ses envies sucrées.

L’envie répond à l’émotion, au stress ou à l’ennui ; le besoin, lui, correspond à une vraie demande du corps. Apprendre à distinguer l’un de l’autre, c’est déjà désamorcer les fringales incontrôlées, souvent glissées entre les repas.

Pour y parvenir, il est précieux de redécouvrir ses sensations : au lieu de culpabiliser, posez-vous la question : Est-ce que j’ai réellement faim ou ai-je juste besoin de douceur ? Prendre conscience de ses signaux de satiété, c’est se donner du temps pour mieux choisir le moment de se faire plaisir… et éviter de céder à n’importe quelle tentation furtive.

Le moment clé : savourer le sucre pendant les repas

Le secret le mieux gardé pour profiter du sucre sans chambouler son organisme ? L’intégrer aux repas. Bien plus que la quantité, c’est en réalité le moment où l’on consomme du sucre qui influence la forme, l’énergie et même l’humeur sur la journée.

En pratique : pendant un repas complet, le sucre est mieux assimilé. Les fibres, les protéines et les matières grasses ralentissent l’absorption du glucose, évitant ainsi les fameux pics de glycémie. Ce qui veut dire : moins de coups de barre, moins de fringales deux heures plus tard… et le plaisir de finir sur une note douce sans culpabilité.

Un dessert dégusté à table a donc un impact très différent d’une barre chocolatée croquée à la va-vite à 16 h : le corps gère bien mieux le sucre savouré au sein d’un repas complet. Voilà pourquoi, pour stabiliser la glycémie, il est recommandé de ne pas manger de sucre hors des repas.

Un simple éclair au chocolat ou une part de tarte aux pommes dégustée tranquillement à la fin du déjeuner viennent alors clore le repas sur une parenthèse de douceur, tout en respectant l’équilibre corporel. Ce plaisir réfléchi permet d’éviter l’ascenseur émotionnel et physique des grignotages intempestifs.

Redécouvrir le goût : rituels sucrés sans excès

Loin de la chasse au gramme près, il s’agit ici de retrouver le plaisir du vrai goût. Pour cela, quelques astuces suffisent à transformer la dégustation. Préférer un carré de chocolat noir à une tablette avalée sans y penser, ou une part de compote maison aux biscuits industriels, permet à la fois de réduire la quantité et d’augmenter l’intensité du plaisir.

La qualité prime sur la quantité : le sucre naturel des fruits de saison, une confiture artisanale du marché ou une pâtisserie familiale apportent une satisfaction bien supérieure à la répétition monotone des sucreries banalisées.

Et si le secret d’un plaisir durable se trouvait dans la façon de savourer ? Prendre le temps est la clef : installer son assiette, observer, sentir, puis croquer doucement… Voilà l’art d’une dégustation consciente, qui sollicite tous les sens et prolonge l’instant sans excès. En ce mois d’octobre, pourquoi ne pas profiter des pommes, des poires ou même des coings, pour twister ses desserts avec un zeste d’automne ?

Maîtriser ses envies et éviter les montagnes russes

L’un des grands pièges du sucre, ce sont ces envies soudaines qui finissent parfois en séance de grignotage devant le placard. Pourtant, un repas structuré et complet suffit généralement à éviter ces appels du pied. Protéines, féculents, légumes et bons lipides : la diversité à table stabilise la glycémie, empêche les fringales et retarde l’envie de douceurs.

Pour accompagner son envie de sucre de façon plus saine, mieux vaut choisir des alliés gourmands comme les fruits frais, associés à un laitage nature ou à une poignée de noix, pour un goûter rassasiant. Un soupçon de miel dans un yaourt, une compote maison, ou encore un morceau de chocolat dégusté avec un café allongent la sensation de plaisir sans propulser la glycémie sur des montagnes russes.

Le tout, c’est de ne pas laisser la faim devenir incontrôlable : mieux vaut prévoir une vraie pause gourmande au cours d’un repas plutôt que céder à la tentation d’un snack sucré avalé debout, en cachette.

Un nouvel équilibre : le sucre, ami ou ennemi ?

La vraie révolution, c’est de cesser de faire du sucre un ennemi juré. Apprendre à se réconcilier avec lui, c’est autoriser le plaisir, sans pour autant verser dans l’excès. Cette nouvelle relation change bien des choses au quotidien : moins de frustration, moins de culpabilité, et surtout, moins de grignotage impulsif.

Dès lors que la gourmandise devient plus consciente, choisir ses desserts ou ses douceurs redevient un acte de plaisir et non d’automatismes. Les portions diminuent naturellement, la satisfaction augmente, et la tentation du « tunnel sucré » où l’on ne sait plus s’arrêter disparaît peu à peu.

Pour aller plus loin, inutile de tomber dans des règles monastiques : privilégier les plaisirs sucrés lors des repas, s’écouter, choisir la qualité, et pourquoi pas, introduire des desserts faits maison, avec des ingrédients simples et de saison. Prenons l’exemple d’une compote de pommes-poires au four, relevée d’un soupçon de cannelle et parfumée de zestes d’agrumes : un dessert réconfortant, automnal et parfaitement compatible avec une démarche gourmande mais sereine.

En définitive, le sucre n’est ni l’ange ni le démon que l’on peint trop souvent. C’est l’art de l’apprivoiser qui fait la différence.

À l’approche des premiers frimas, alors que les pâtisseries d’automne envahissent vitrines et marchés, c’est le moment idéal pour réinventer sa relation au sucre : moins de privation, plus de conscience, et du plaisir à savourer au bon moment. Et si la clef du bien-être tenait justement dans cette nouvelle façon de croquer la vie… en douceur ?