Phénomène hier encore tabou, la masturbation féminine s’est invitée dans les conversations de vestiaires, les dîners entre amis et jusqu’aux fictions phares du moment. Entre carton plein des sextoys et envolée des contenus qui décomplexent l’intimité, ce plaisir longtemps confiné au secret s’affirme désormais au grand jour, quel que soit l’âge. La France d’octobre 2025 n’est plus la même que celle d’hier : ici, on s’autorise plus facilement à se donner du plaisir en solo, à explorer sans honte cette part de soi. Mais pourquoi cette révolution silencieuse fait-elle autant parler ? Et, entre statistiques qui s’envolent et nouveaux récits, qu’est-ce que cette vague révèle, en profondeur, sur notre société et sur le regard porté sur le désir féminin ?
Dans la chambre, dans la tête : quand la masturbation féminine s’impose dans le quotidien
Scène familière : smartphone posé sur la table de nuit, rideaux tirés, lumière tamisée. Le rituel discret, mais cette fois sans précipitation ni sentiment de transgression. Voici l’instant volé où une femme, cadre, maman ou étudiante, s’accorde enfin ce rendez-vous intime avec elle-même, sans exigence, sans public. Et si ce scénario, autrefois gardé secret, était aujourd’hui devenu banal dans l’hexagone ?
Ce qui relevait d’un jardin ultra privé commence à s’assumer : la masturbation féminine s’est progressivement dégagée du poids des regards, de la gêne et des codes stricts. Les discours évoluent, les tabous tombent comme les feuilles d’automne. Les séries, les podcasts et la littérature en parlent franchement ; dans le couple aussi, le sujet ne choque plus vraiment. La pratique, moins cachée qu’auparavant, s’inscrit peu à peu dans le quotidien autant qu’une playlist bien choisie pour le footing du dimanche.
Le plaisir solo, miroir d’une émancipation sexuelle inédite
Les chiffres parlent d’eux-mêmes et bousculent bien des idées reçues. Aujourd’hui, plus de 80 % des femmes déclarent avoir déjà pratiqué la masturbation. Un bond spectaculaire, qui place le plaisir en solo parmi les expressions du désir les moins contestées… et presque universellement partagées. Les hommes n’ont pas l’exclusivité des plaisirs solitaires : chez eux aussi, la pratique tutoie les sommets, avec plus de 95 %, mais l’écart se resserre d’année en année.
Ce boom n’est pas juste une affaire de chiffres : c’est un mouvement de fond. Derrière chaque geste, il y a un consentement à soi, une vraie affirmation individuelle. S’autoriser ce plaisir, c’est se réapproprier son corps, s’émanciper de toutes ces injonctions héritées qui assignaient longtemps la sexualité féminine au seul cadre conjugal. Le plaisir ne se partage pas qu’à deux : il existe aussi dans la découverte, la répétition, l’exploration — et dans cette liberté nouvelle, les femmes tissent leur propre rapport au désir, sans demander la permission.
Ce que disent les études : plaisir solitaire, santé et liberté
Loin d’être un simple passe-temps, la masturbation apporte des bénéfices bien réels. Réduire le stress, faciliter l’endormissement, mieux connaître ses envies et même apaiser certains inconforts physiques font partie d’une longue liste d’avantages mis en avant par celles qui s’accordent ces instants pour elles. L’esprit se libère des tensions, le corps se reconnecte à ses sensations : deux bonnes raisons de ne pas négliger ce rendez-vous personnel.
Dans le miroir du plaisir en solo se trouve une forme d’amour de soi qui résonne différemment selon les âges. Se toucher, c’est s’aimer : derrière cette expression, une réalité souvent partagée. Qu’elles aient 18 ou 70 ans, de plus en plus de femmes affirment que la masturbation a été essentielle pour construire, puis entretenir, leur rapport positif au plaisir. Ce geste intime, loin d’être un remède à la solitude, devient alors une célébration de l’autonomie et du droit de disposer librement de son désir.
Quand le plaisir dérange encore : idées reçues et continents inexplorés
Mais la partie n’est pas (encore) totalement gagnée. Si les codes bougent, les résistances persistent : malaise silencieux, sous-entendus gênés ou stratagèmes pour éviter la discussion… Nombreux sont encore les obstacles, notamment chez celles et ceux qui n’osent pas s’affranchir de la jalousie, d’une éducation stricte ou du poids des traditions. Les ambivalences font partie du chemin, et chacun avance à son rythme.
Regardons aussi du côté des générations : chez les adolescentes, la masturbation reste parfois un sujet détourné et entouré de fausses croyances (« ce n’est pas normal », « ça ne se fait pas »…). Pour certaines, tout commence sur les réseaux avec des tutoriels ou des discussions anonymes. Chez les seniors, la pratique, longtemps tue, s’évoque désormais timidement – mais elle existe, bien présente. De quoi rappeler que le plaisir solitaire n’est pas réservé à une seule tranche de vie et que chaque parcours, chaque histoire compte dans ce grand mouvement de normalisation.
Au-delà du tabou : la masturbation féminine s’affiche, et vous ?
Ce n’est pas qu’une tendance, ni une mode passagère. Si la masturbation féminine s’affiche aujourd’hui sans complexe dans les séries phares d’octobre 2025, c’est parce qu’elle illustre notre société en pleine mutation. Le désir féminin n’est plus sous tutelle : il s’écrit, se vit et se revendique en dehors du couple et des attentes traditionnelles. Même les conversations en groupe n’évitent plus le sujet, preuve que le plaisir au féminin est devenu un sujet à part entière.
Et demain ? Le plaisir solo promet de redessiner les frontières du féminin : plus libre, plus assumé et surtout délié de la simple recherche de validation extérieure. Les femmes d’aujourd’hui bâtissent les représentations de demain : dans leurs pratiques, leurs mots et leurs choix, elles ouvrent la voie à une sexualité décomplexée où donner du plaisir à soi-même n’est plus une exception… mais, enfin, la norme.
En cet automne 2025, sous le signe du lâcher-prise et de l’émancipation, il est temps d’interroger nos propres tabous : et si le plaisir solitaire, bien loin d’être un repli, devenait l’un des marqueurs clés de notre liberté à chaque âge de la vie ?

