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Mon bébé refuse de manger depuis 24h : quand faut-il vraiment s’inquiéter ?

Quand la petite cuillère revient pleine et que la purée de carottes reste désespérément intacte, difficile de ne pas voir son calme vaciller. Entre la pression de « bien faire », les conseils parfois contradictoires des proches (et les souvenirs de grand-mère qui, elle, n’a jamais connu ça…) la moindre journée sans appétit peut vite prendre des proportions inquiétantes. Mais faut-il vraiment tirer la sonnette d’alarme dès qu’un bébé boude ses repas, ou parfois seulement surveiller et… patienter ? À l’approche des premiers frimas et à l’heure où virus et petits tracas automnaux rôdent dans nos chaumières, il est temps de faire le point pour démêler l’anodin de l’urgent. Parce que tous les bébés traversent des jours « sans », mais que certains signes ne trompent pas, petit guide pour garder la tête froide… et protéger ce qui doit l’être.

Quand un bébé repousse la cuillère : comprendre les petites grèves alimentaires

Avant de céder à la panique, il faut savoir qu’un refus de s’alimenter ponctuel est fréquent chez les tout-petits. À partir de quelques mois, alors que ses goûts changent, que les dents pointent ou que le nez commence à couler, ce n’est pas rare de voir bébé se détourner des repas.

Les causes les plus courantes restent souvent bénignes :

  • Petites maladies saisonnières (rhume, poussée dentaire, petite gastro passagère…)
  • Fatigue après un changement de rythme (période d’adaptation chez la nounou, nuits hachées…)
  • Découverte de la diversification alimentaire avec des textures ou saveurs inhabituelles
  • Besoin de s’affirmer face à toutes ces nouveautés, parfois simplement pour dire « non »

Dans la grande majorité des cas, refuser un ou deux repas isolés n’a rien d’alarmant. La faim revient d’elle-même, souvent dès le lendemain ou quelques heures plus tard.

Savoir différencier un « caprice » d’un vrai malaise n’est pas toujours simple : un bébé qui sourit, joue et interagit normalement, même s’il repousse le contenu de son assiette, n’est généralement pas en danger. À l’inverse, un enfant vraiment abattu, qui pleure de façon inhabituelle ou refuse également de boire, mérite une surveillance accrue.

Comment réagir ? Ne pas forcer ni dramatiser. La pression ou le chantage (« une cuillère pour papa, une cuillère pour la voiture ! ») risquent d’ancrer une résistance tenace. Laissez l’enfant écouter sa faim et proposez des aliments faciles à digérer, sans multiplier les tentatives « pour voir s’il mange autre chose » toutes les heures.

Refus de s’alimenter pendant 24h : les signaux qui doivent alerter

Si après une journée entière, bébé n’a rien mangé et que la situation ne s’améliore pas, il devient essentiel de prêter attention à ce qui accompagne ce « jeûne » impromptu.

Certains symptômes associés doivent retenir l’attention :

  • Fièvre supérieure à 38,5°C
  • Signe de déshydratation (couches moins mouillées qu’à l’accoutumée, bouche sèche, larmes absentes en pleurant)
  • Apathie ou bébé inhabituellement somnolent, peu réactif
  • Vomissements répétés, diarrhée abondante ou sang dans les selles
  • Refus également de boire (au biberon ou au sein)

La période automnale, avec sa cohorte de virus, n’est pas tendre pour les organismes fragiles. Chez les moins de six mois, la situation est plus délicate encore : leur réserve d’énergie est limitée, et un « strike » alimentaire prolongé peut rapidement devenir préoccupant. Un bébé prématuré ou souffrant d’un problème de santé connu doit aussi être surveillé de près.

Si un refus de s’alimenter s’accompagne de fièvre, de signes de déshydratation, ou si l’état général se dégrade (regard vide, gémissements, teint anormal), il faut consulter un médecin dans les plus brefs délais. C’est le moment où la vigilance doit céder la place à l’action.

Entre vigilance et réactivité : les bons réflexes des parents sereins

Avant de composer le numéro du médecin à la moindre cuillère repoussée, quelques astuces méritent d’être essayées. Proposez régulièrement de petites quantités d’eau ou de lait, même si l’enfant refuse de manger solide. Changez d’environnement (un repas dans les bras, dans un espace plus calme), et restez attentif à son comportement plutôt qu’à la quantité ingérée.

Prévenir la déshydratation est tout aussi important que l’apport calorique. Si bébé refuse de manger mais boit bien, surveillez simplement son évolution sur 24 à 48 heures. Les repas peuvent être irréguliers, mais les liquides sont essentiels.

Il vaut mieux prévenir que guérir : si le moindre doute subsiste, notamment chez un nourrisson de moins de 6 mois, une consultation s’impose. On n’est jamais « trop prudent » quand il s’agit d’un tout-petit. Garder en tête qu’un refus alimentaire total de plus de 24 heures chez le bébé, surtout s’il s’accompagne de fièvre, d’apathie ou de signes de déshydratation, nécessite une consultation médicale rapide, c’est la garantie de ne passer à côté d’aucune situation sérieuse.

Un résumé pour retrouver ses repères :

  • Pas d’autre symptôme, bébé dynamique : on surveille et on patiente
  • Fièvre, déshydratation, somnolence inhabituelle, refus global de boire : on consulte sans tarder
  • Bébé de moins de six mois ou terrain fragile : on préfère la prudence, direction le médecin

Pas question ici de stresser pour chaque bouchée refusée, mais ignorer les signaux d’alerte serait une fausse bonne idée…

Au final, les bébés savent heureusement très bien rattraper les petits passages « à vide » et la majorité d’entre eux reprennent leur rythme habituel dès que les bobos de saison s’estompent. L’enjeu, c’est de distinguer ce qui relève d’une simple grève passagère ou de signaux d’alerte à prendre au sérieux.

En cette fin d’octobre où l’on troque les bodies manches courtes pour les pyjamas bien chauds, la vigilance s’impose, mais la panique n’est jamais bonne conseillère. Le rôle des parents, c’est d’apprendre à doser leur inquiétude pour rester attentifs, sans pour autant se laisser happer par l’angoisse du « cas grave » à chaque assiette délaissée. Et si le moindre doute persiste, n’hésitez pas à contacter votre médecin pour être rassuré.