Il arrive parfois, presque sans prévenir, que l’élan naturel à mettre un pied devant l’autre disparaisse. L’automne s’installe, les journées se font plus courtes, et d’un coup, là où l’on aurait savouré une balade dans la fraîcheur du matin, tout semble pesant. Si marcher – ce geste si simple – devient subitement une épreuve, c’est souvent le signe d’un message invisible envoyé par notre cerveau… et que notre routine, aussi douce soit-elle, a peut-être pris un peu trop ses aises. Décrypter ce signal, c’est aussi se donner la chance de renouer avec le plaisir instinctif du mouvement, sans pression ni compétition.
Quand notre cerveau se lasse : pourquoi le manque de nouveauté éteint notre désir de marcher
Répéter les mêmes trajets, les mêmes gestes, et retrouver chaque matin les mêmes rues, le même banc, les mêmes parcs… Cela finit par anesthésier non seulement nos sens, mais aussi notre envie de bouger tout court. La marche, quand elle se résume à une simple habitude, perd peu à peu sa saveur et devient presque automatique, voire une corvée. Ce n’est pas un manque de volonté, mais la conséquence logique des routines qui s’installent trop durablement.
Au cœur de ce phénomène, il y a un acteur discret mais essentiel : la dopamine. Cette molécule du bonheur, c’est elle qui colore nos envies et nous pousse à l’action. Or, la répétition éteint sa production, et avec elle s’envole ce petit frisson anticipé de la découverte, clé de la motivation. Lorsque la nouveauté disparaît, notre cerveau finit par se mettre en mode pause, et l’enthousiasme du départ laisse place à la lassitude.
Plus insidieux, plusieurs signaux d’alerte se manifestent avant que l’on comprenne que le corps tente de parler à notre place : fatigue persistante, manque d’entrain, mollets lourds, voire même une certaine irritabilité face à l’idée de sortir marcher. Plutôt que de s’acharner, il est temps d’écouter ces messages – ils sont rarement anodins.
Retrouver le mouvement : comment sortir de l’automatisme et réveiller son corps
La bonne nouvelle, c’est qu’il suffit parfois de très peu pour raviver l’envie. En se permettant d’introduire un soupçon de curiosité dans sa routine, on réveille l’énergie enfouie. Oser un parcours différent, sortir à un autre moment de la journée, ou tout simplement « marcher pour marcher », sans objectif de performance, vient casser la monotonie. L’automne, avec ses couleurs chatoyantes et son air frais, offre justement un cadre inspirant pour ces essais inattendus.
L’idée est d’expérimenter, de faire de chaque promenade un jeu. On peut, par exemple, se donner un mini-défi en chemin : repérer un arbre différent, changer de direction au hasard, écouter un nouvel album en marchant, observer la lumière sur les façades ou les motifs laissés par les feuilles tombées. Même les itinéraires du quotidien se prêtent à ces techniques pour insuffler un peu de renouveau.
- Changer de chaussure ou d’accessoire pour varier les sensations.
- Inviter un voisin ou un proche à accompagner votre balade.
- Faire un arrêt improvisé : jardin partagé, librairie, boulangerie artisanale…
- Prendre une photo souvenir d’un détail chaque jour.
- Programmer une mini-mission (ramener une feuille, reconnaître un arbre, trouver une nouvelle ruelle, etc.).
L’important, c’est d’intégrer la nouveauté en douceur, sans forcer, et surtout sans culpabiliser si l’envie n’est pas immédiate. Parfois, l’organisme a simplement besoin de récupérer, et reprendre plaisir à marcher peut demander un peu de patience… Mais la régularité, même minime, paie toujours.
Rebooster son envie de marcher : les clés du coach pour donner envie à son cerveau de bouger
La dopamine n’a pas dit son dernier mot. Pour la relancer, il existe des astuces toutes simples, accessibles à chacun et sans matériel sophistiqué. Le secret réside souvent dans le fait de recréer de la surprise, aussi modeste soit-elle, au cœur de la marche.
Voici quelques conseils concrets pour ranimer ce plaisir fondamental :
- Modifier l’horaire de départ : partir avant le lever du soleil ou profiter d’un crépuscule feutré travaille différemment les sens que la sortie du midi.
- Explorer un nouveau quartier, surtout à l’automne quand les paysages urbains changent de nuance.
- Inclure un mini-rituel bien-être : commencer chaque marche par quelques respirations profondes, ou une chanson qui donne la pêche.
- Accentuer la dimension sensorielle : marcher en pleine conscience, sentir la fraîcheur matinale, apprécier le bruit des feuilles sous les semelles, toucher l’écorce d’un arbre.
On peut aussi transformer la marche en expérience ludique : suivi d’un itinéraire à l’aveugle proposé par une application, création d’un bingo nature (trouver une bogue de marron, une plume, un chat noir…), ou dessiner mentalement un parcours différent chaque jour.
Voici un petit tableau pour mieux lire les signaux du corps et y répondre avec simplicité :
| Signe de lassitude | Solution accessible | Effet ressenti |
| Fatigue au lever | S’étirer doucement avant de sortir + café ou boisson chaude | Énergie relancée, sensation de confort |
| Aucune envie en rentrant du travail | Changer de tenue en arrivant, respirer 3 min à la fenêtre | Transition plus facile, cerveau réactivé |
| Plaisir perdu dans la marche | Inviter une amie, varier la playlist musicale | Motivation retrouvée, sorties plus longues |
Le vrai message à retenir, si un jour vous aussi vous ne ressentez plus le besoin de marcher ? Ce n’est pas la flemme, ni un simple manque de discipline… C’est avant tout un clignotant intérieur : votre corps réclame du renouveau, et votre cerveau demande une petite dose extra de dopamine. Plutôt que de culpabiliser, on accueille ce signal comme une invitation à lâcher la routine, pour faire de la marche un terrain de jeu et de découverte, à son rythme.
Alors, la prochaine fois que l’envie de bouger s’éteint, testez une variante, osez une fantaisie ou savourez simplement l’étrange plaisir de ralentir. La marche retrouvera bien vite ses couleurs, et vous, le sourire du corps en mouvement.

