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Votre enfant fond en larmes au moindre problème ? 3 astuces pour l’aider à apprivoiser ses émotions au quotidien

Tous les parents le vivent un jour ou l’autre : une chaussette mal enfilée, un bol légèrement trop rempli, un prénom écorché à la sortie de l’école… et voilà les larmes qui montent, parfois spectaculaires, chez nos chers petits. À l’automne, quand les journées raccourcissent et que la rentrée commence à peser dans les cartables et les têtes, ces orages émotionnels semblent même se multiplier. Pourtant, il est possible d’aider nos enfants à faire face autrement, ni en fuyant, ni en réprimant ce qu’ils ressentent. Découvrons ensemble trois astuces concrètes et accessibles pour transformer une crise en un moment d’apprentissage, et accompagner nos enfants sur le chemin de la sérénité quotidienne.

Apprendre à souffler avant l’orage : la respiration, l’arme secrète des petits cœurs agités

Lorsqu’une vague d’émotion commence à submerger votre enfant, son corps tout entier passe en mode alerte. Son cœur bat plus vite, sa gorge se serre, il respire plus fort. Mettre en place des exercices de respiration, c’est offrir un bouton pause à son système interne. La respiration profonde permet de ralentir le rythme, d’apporter de l’oxygène au cerveau et, par ricochet, d’apaiser l’intensité de la tempête émotionnelle.

Mais demander à un tout-petit de « se calmer » sur commande, vous en conviendrez, c’est mission (presque) impossible. Pour que cela fonctionne, la respiration doit devenir un jeu, une habitude rigolote à partager, et non une injonction stressante supplémentaire.

Jeux et exercices pour transformer la crise en bouffée d’air

  • La bougie imaginaire : Invitez votre enfant à souffler doucement sur sa main, comme s’il devait éteindre une bougie sans faire couler la cire partout.
  • Le ballon qui gonfle et dégonfle : Main posée sur le ventre, on inspire lentement en gonflant le ventre comme un ballon, puis on souffle pour le « dévisser » tout doucement.
  • La fleur à renifler : Inspire profondément comme si tu sentais une fleur, expire comme si tu faisais envoler des pétales.

Pratiqués en dehors des moments de crise, ces mini-rituels transforment progressivement la respiration en réflexe de retour au calme, même quand le ciel s’assombrit dans les chaussons de votre enfant.

Mettre des mots sur ce qui déborde : la magie de la verbalisation pour désamorcer les pleurs

Qui n’a jamais senti la boule au ventre face à la détresse d’un enfant incapable d’énoncer ce qu’il traverse ? Les tout-petits, pris dans leurs émotions, peinent à distinguer entre tristesse, déception ou frustration. Leur monde intérieur est vaste, mais leur « dictionnaire émotionnel » encore balbutiant. Or, nommer ce que l’on ressent, c’est déjà reprendre la main sur ce qui déborde.

L’idéal : accompagner nos enfants pour qu’ils posent des mots simples sur leur tourbillon intérieur. Ainsi, ils comprennent que pleurer n’est pas une honte, mais un langage à apprivoiser progressivement.

Des phrases et outils ludiques pour faire parler sans peur

  • Proposez un « jeu du nuage » : « Si ton émotion était une météo, elle serait comment aujourd’hui ? Pluie, éclair, soleil ? »
  • Utilisez des livres ou cartes d’émotions illustrées (disponibles en librairie jeunesse) pour que l’enfant se reconnaisse dans les visages dessinés.
  • Misez sur des phrases d’accueil : « On dirait que tu es triste, est-ce que je me trompe ? » ou « J’ai l’impression que tu es très en colère, tu veux m’en dire plus ? »

Pas besoin d’être un as du théâtre : il suffit d’écouter sans juger, de reformuler et de valider ce que l’enfant tente d’exprimer. Le simple fait de sentir qu’il peut « déposer » son émotion, sans crainte, aide déjà à la faire redescendre d’intensité.

Repérer les signes avant la crise : anticiper, c’est déjà apaiser

Parfois, les colères, chagrins ou paniques arrivent sans prévenir. Pourtant, bien souvent, si l’on observe attentivement, on repère des signaux d’alerte : yeux qui papillonnent, gestes maladroits, voix qui monte dans les aigus… Ce sont là des appels silencieux, que l’on peut apprendre à lire et à désamorcer. Anticiper la crise, c’est offrir à l’enfant la possibilité de s’écouter avant que la tempête n’explose.

Pourquoi ne pas glisser dans la routine de l’automne de petits « checkpoints » affectueux après l’école ? C’est aussi le moment idéal pour installer des rituels qui sécurisent, surtout lorsque la fatigue ou le stress saisonnier jouent les trouble-fête dans la vie familiale.

Mettre en place des rituels pour désamorcer avant que ça explose

  • Un « baromètre émotions » aimanté sur le frigo pour que chacun puisse indiquer son humeur du moment.
  • Des pauses « câlins minute » ou « boîte à secrets » pour glisser un mot doux ou un dessin.
  • Un moment calme partagé le soir, autour d’un chocolat chaud ou d’une lecture, pour évacuer la pression des grandes journées automnales.

Ces petits repères, installés sans pression, offrent à l’enfant la possibilité de prendre conscience de ses états émotionnels avant qu’ils n’atteignent le point de non-retour.

Pour vous aider au quotidien, voici un tableau récapitulatif :

Ce que je remarque chez mon enfantJ’anticipe avec…
Agressivité, agitation avant le goûterPause respiration, collation anticipée
Larmes aux yeux après la garderieAccueillir l’émotion, verbalisation
Fatigue et râleries en fin de semaineMoment calme ensemble, rituel cocooning

En osant souffler, mettre en mots et observer, on équipe nos enfants – et soi-même – d’une véritable boîte à outils émotionnelle. Cette approche ne garantit pas un quotidien sans nuages, mais aucune averse ne dure éternellement et chaque arc-en-ciel compte dans le développement affectif de l’enfant.

En cet automne 2025, où les premiers frimas et les devoirs du soir se télescopent avec les matins sombres, transformons la prochaine larme en occasion d’apprentissage. Aujourd’hui, c’est un chagrin pour un chausson perdu ; demain, une victoire sur une tempête intérieure. L’essentiel n’est pas d’éviter les orages, mais d’apprendre à danser sous la pluie en famille, pour grandir ensemble face aux émotions.