Un accouchement sans péridurale n’est pas une épreuve de force. À condition, bien sûr, de ne pas présenter de contre-indications. De plus en plus de femmes sont aujourd’hui prêtes à accoucher sans anesthésie locale, pour ressentir chaque instant de leur accouchement. Pourquoi pas vous ?
La péridurale est une anesthésie locale relativement récente, que de plus en plus de femmes sont prêtes à refuser pour ressentir chaque instant de leur accouchement. Si l’injection peut rassurer nombre de jeunes mamans, d’autres se questionnent sur sa composition et sa réelle justification. La péridurale n’est certes pas dangereuse pour l’enfant et sa maman, mais reste tout de même une substance chimique aux effets indésirables potentiels. Alors, à moins d’avoir des complications ou d’être enceinte de jumeaux, pourquoi ne pas oser accoucher sans péridurale ? À condition, bien sûr, de bien se préparer, et de se faire accompagner de professionnels de santé prêts à l’administrer en cas de besoin vital.
La péridurale, une anesthésie locale très utilisée en France, mais pas dans tous les pays
L’anesthésie péridurale (ou épidurale) est une technique d’anesthésie locale consistant à introduire un cathéter dans l’espace péridural (le bas du dos) pour diffuser un analgésique. Cet actif permet ainsi d’anesthésier localement le bas du corps pour éviter les douleurs généralement provoquées par les contractions, tout en laissant à la future maman la possibilité de « pousser ».
Si le recours à la péridurale lors d’un accouchement est très élevé en France (il faut dire aussi qu’il est remboursé par la Sécu) et aux États-Unis, ce n’est pas le cas dans tous les pays. En Grande-Bretagne et en Allemagne par exemple, les sages femmes sont rarement pour son utilisation (respectivement 27 et 24% d’utilisation). Quant au Danemark ou aux Pays-Bas, moins de 5% de femmes enceintes utiliseraient la péridurale pour leur accouchement. Des chiffres qui donnent matière à réflexion…
Les effets indésirables de la péridurale
Malgré sa banalisation, la péridurale reste une injection de substances chimiques (analgésiques, anesthésiques ou glucocorticoïdes) et peut donner lieu à des complications plus ou moins sérieuses. La plus fréquente, l’hypotension artérielle, est sans gravité, et se traite dans l’instant. Les autres effets indésirables de la péridurale sont rares, mais ne sont pas à prendre à la légère : rachianesthésie, méningite, hématome épidural ou brèche dure-mérienne.
Les 5 meilleures positions pour éviter les douleurs potentielles d’un accouchement sans péridurale
La position gynécologique classique, les pieds dans les étriers sur la table « d’opération », n’est pas une posture très naturelle pour accoucher. Celle-ci est plutôt adoptée pour aider le personnel de santé à agir plus rapidement en cas de nécessité et avoir une vue d’ensemble. Les inconvénients de cette posture pour la future maman ? Tout le poids de l’utérus repose sur les lombaires et le coccyx, d’où les fortes douleurs au niveau des reins.
La position allongée n’est ainsi pas des plus naturelles pour pousser, et s’avère aussi plus douloureuse que la station à quatre pattes, par exemple. On peut ainsi mieux comprendre l’utilisation de la péridurale, qui ne serait peut-être pas nécessaire dans une position plus évidente. Il est aussi possible de changer plusieurs fois de positions lors d’un accouchement naturel. À vous de sonder votre sage-femme : celle-ci pourra ainsi vous proposer les meilleures positions pour accoucher sans péridurale. En voici quelques-unes :
1/ Accoucher sur le côté
Couchée sur le côté, vous libérez la veine cave et bénéficiez d’une bonne oxygénation. La tête du bébé n’appuie ainsi plus sur votre coccyx et les contractions n’ont plus d’effet sur votre colonne vertébrale. Cette position est parfaite pour un accouchement sans péridurale. En général, les médecins sur place ne sont pas contre cette posture, puisqu’ils ont toujours accès au monitoring.
2/ Donner naissance à quatre pattes ou à genoux
Une posture qui pourra peut-être sembler étonnante, pourtant de plus en plus adoptée par les femmes qui accouchent sans péridurale. Cette position permet de réduire la douleur du fait de l’absence de pression de l’utérus sur le sacrum. Elle évite également la cambrure et réduit efficacement les douleurs lombaires. Cette position d’accouchement demande un peu d’énergie supplémentaire, n’hésitez donc pas à placer un coussin au-dessous de vos genoux.
3/ Accoucher debout
Accoucher debout a le sérieux avantage de faire gagner du temps. Vous réduiriez ainsi la durée de votre accouchement d’au moins 45 minutes (selon les études médicales). De plus, vous souffririez aussi moins de douleurs utérines ou dorsales. Cela dit, gardez à l’esprit que cette posture d’accouchement est assez physique, et ne peut s’envisager si la poche des eaux s’est fissurée au début du travail.
4/ Accoucher assise
Accoucher à califourchon sur un ballon de grossesse, c’est possible ! Cette posture assise présente plusieurs avantages : vous accélérez la descente du bébé, tout en facilitant l’ouverture des os du bassin et en réduisant la pression lombaire. Équilibre exigé en revanche…
5/ Donner la vie accroupie
Accoucher accroupie cumule les avantages de la position assise et debout. Du fait de l’écartement de vos jambes, votre bassin est bien ouvert, et la force nécessaire à l’expulsion est décuplée. Mais cette posture d’accouchement nécessite tout de même un peu d’entraînement, et un périnée en pleine santé ! N’hésitez pas à vous préparer physiquement bien à l’avance.
Et vous, avez-vous déjà accouché sans anesthésie locale si vous êtes déjà maman ? Un accouchement physiologique, sans péridurale vous tenterait-il ? Partagez-nous votre avis et votre expérience de (future) mère en commentaire ! Et pour aller plus loin, découvrez ces quelques conseils pour bien appréhender l’expérience unique qu’est un accouchement à domicile.