Certaines villes ont ce pouvoir étrange de captiver au premier regard. Leur secret ? Un mélange d’histoire ancienne, de paysages à couper le souffle et de charme brut.
Si Pétra reste la référence absolue, d’autres cités troglodytes valent largement le détour. Plus proches, plus accessibles, et tout aussi fascinantes : Matera, la perle italienne des Sassi, et Siwa, l’oasis égyptienne oubliée du désert.
Deux destinations parfaites pour prolonger la belle saison, à quelques heures de vol seulement.
Là où la pierre garde la mémoire
Visiter une cité troglodyte, c’est marcher sur des traces vieilles de plusieurs millénaires. Les façades racontent la vie de ceux qui les ont creusées, les ruelles étroites gardent un parfum d’authenticité.
Ici, tout semble figé, mais tout vit encore. La lumière glisse sur la roche, les ombres dessinent des reliefs qui changent à chaque heure. Ce sont des villes à taille humaine, faites pour être explorées lentement, sans programme ni précipitation.
Matera, l’Italie minérale et vivante
Au sud de l’Italie, Matera s’étend sur un éperon rocheux. Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, la ville impressionne par ses Sassi, ces maisons troglodytiques creusées dans la roche calcaire depuis la préhistoire.
C’est l’une des plus vieilles villes habitées au monde, mais aussi l’une des plus singulières. Les quartiers Sasso Caveoso et Sasso Barisano forment un véritable labyrinthe de ruelles, d’escaliers et de petites terrasses suspendues.
À la tombée du jour, la pierre dorée s’embrase : Matera devient un décor vivant, entre passé et modernité.
L’automne y offre un visage apaisé. Les températures tournent autour de 20 °C, parfaites pour flâner, visiter les églises rupestres ou s’installer en terrasse.
Certains hôtels ont pris place dans d’anciennes grottes, restaurées avec soin : murs bruts, éclairage tamisé, linge artisanal, petits-déjeuners servis sur des tables en pierre… Un luxe discret et authentique, sans ostentation.
Et comme souvent en Italie, la table fait partie du voyage : pains traditionnels, vins des Pouilles, pâtes maison, recettes simples et généreuses à déguster au fil des ruelles.
Matera est une escapade idéale pour ceux qui veulent se déconnecter sans s’isoler, entre culture, gastronomie et dolce vita.
Siwa, l’oasis égyptienne hors du temps
À l’ouest de l’Égypte, perdue dans le désert libyque, Siwa semble presque irréelle.
Cette oasis, à 50 kilomètres de la frontière libyenne, est habitée depuis l’Antiquité. On raconte qu’Alexandre le Grand y consulta l’oracle d’Amon, et que Cléopâtre aimait s’y baigner dans une source qui porte encore son nom.
Ici, tout est construit en kershef, un mélange naturel de sel, de sable et d’argile séchée. Les maisons ocre se fondent dans le paysage.
Au centre, la vieille forteresse de Shali, partiellement effondrée après les pluies de 1926, domine toujours le village et rappelle la fragilité de ce lieu suspendu entre passé et présent.
L’automne est la meilleure période pour s’y rendre : 25 à 30 °C, un soleil doux, une lumière d’une clarté saisissante. On s’y baigne dans les lacs salés, on s’enduit de boue minérale, on flâne sur le marché parmi les dattes, tissages et bijoux berbères.
Siwa vit au rythme du désert, lentement, dans un silence apaisant.
Les voyageurs dorment souvent dans des écolodges en terre crue, inspirés de l’architecture troglodytique. Hébergements familiaux, repas faits maison, ambiance chaleureuse : rien de surfait, tout est vrai.
Le soir, les lanternes s’allument, la chaleur retombe et le désert s’endort.
Deux destinations plus proches qu’on ne le croit
Bonne nouvelle : Matera et Siwa sont bien plus accessibles qu’elles n’en ont l’air.
Depuis la France, un vol direct pour Bari ou Brindisi suffit, puis une courte route en voiture mène jusqu’à Matera.
Pour Siwa, l’aventure commence au Caire, avec un vol intérieur ou un trajet en bus d’environ huit heures. Long, certes, mais l’arrivée dans l’oasis vaut chaque kilomètre.
Les deux destinations partagent un même atout : un coût de voyage raisonnable, surtout hors saison.
On y trouve des séjours bien-être, des escapades culturelles ou des aventures douces taillées pour les amateurs de découvertes simples et sincères.
Et surtout, cette sensation rare de voyager sans se presser : marcher, observer, respirer, s’imprégner.
Matera et Siwa rappellent que l’exotisme n’est pas une question de distance, mais de regard.
Deux visages d’un même voyage
Pétra restera toujours une légende. Mais Matera et Siwa en sont les héritières discrètes.
Deux lieux bien réels où l’homme et la nature cohabitent encore, où l’histoire ne s’expose pas : elle se vit.
Que vous soyez attiré par la lumière dorée de l’Italie ou par le silence ocre de l’Égypte, ces cités ont en commun cette magie qu’on ne trouve plus souvent : celle du temps suspendu.
Pas besoin de traverser la planète pour vivre l’émotion d’un grand voyage.
Parfois, il suffit de quelques heures d’avion et d’un peu de curiosité pour retrouver ce sentiment d’évasion qu’on croyait réservé aux aventures lointaines.
Entre pierre, sable et lumière, Matera et Siwa prouvent que la beauté se cache souvent là où on ne l’attend pas.

