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Elle se prend en selfie avec ses harceleurs en légendant leurs propos

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©Dearcatcallers sur Instagram

Pendant un mois tout entier, une étudiante néerlandaise a publié des selfies d’elle avec ses harceleurs de rue. Souriants et désinvoltes, ces derniers ne semblent pas vraiment se rendre compte de la portée de leurs actes.

Noa Jansma est une étudiante d’une vingtaine d’année qui vit à Amsterdam. Celle-ci s’est livrée à une expérience inédite en septembre dernier : se prendre en selfie avec ses harceleurs de rue, des hommes l’ayant interpellée en adoptant des comportements et propos incorrects. Postés sur son compte Instagram, l’étudiante a rebaptisé ses clichés Dearcatcallers (chers siffleurs).

Des photos qui inversent le rapport de force

L’idée de prendre ces photos est simple, elle permet d’inverser les rapports de force et de pénétrer à mon tour dans leur espace intime comme ils ont pu le faire pour moi.

Sur une grande partie des selfies, les hommes sont souriants, contrairement à Noa qui reste, elle, de marbre. Prendre à partie une femme en public et avoir une attitude déplacée à son égard ne semblerait pour eux pas anormal le moins du monde. Dans les légendes accompagnant les selfies, l’étudiante rapporte les propos des harceleurs.

J’ai longtemps marché avec cette idée en tête, je n’osais pas faire le premier pas (…). Mais quand j’ai demandé à un homme de venir avec moi faire une photo, il a répondu avec enthousiasme. Ils ne sont pas du tout méfiants parce qu’ils trouvent que ce qu’ils font est tout à fait normal.

Mais la frontière est mince entre compliment et remarque sexiste : Noa avoue avoir eu des difficultés à jauger les situations dans lesquelles prendre un selfie était utile à son expérience, à tel point que celle-ci a effacé plus d’un cliché.

Son projet terminé, la jeune néerlandaise s’est dite prête à confier son compte Instagram à une fille désireuse de prendre le relais.

1/ « Bébééééééééééééééééééééé ! MERCI ! »

2/ « Hey la demoiselle sexy, où tu vas comme ça toute seule ? »

3/ «  Psssst »

(fait des sons de baisers et siffle).

4/ « Psssst, whoooooop, tu peux lui passer ton numéro ? »

5/ La suit pendant dix bonnes minutes avant de dire : « sexy girl, tu vas où ? Je peux venir avec toi ? »

6/ «  Je sais tout ce que j’ai envie de te faire, bébé »

7/ Klaxonne trois fois, l’approche par derrière et bloque son passage : « mon dieu, quand je te vois, j’ai que des pensées sauvages, sauvages ! Chérie ! »

Klaxonne encore.

8/ Tu veux pas m’embrasser ?

Et vous, auriez-vous le courage de vous prendre en photo avec vos harceleurs de rue, comme cette étudiante ? Partagez-nous votre avis et votre expérience en commentaire !

Avec CitizenPost.fr