Vous ne vous verriez pas vivre sans faire l’amour ? Attendez un peu d’avoir soixante ans, et on en reparlera. Trêve de plaisanterie, les couples abstinents, ça existe à tous les âges. Comment cela est-il envisageable ?
Aujourd’hui, le sexe est omniprésent. Dans les scénarios des films, sur les couvertures des magazines, dans la bouche des adolescents ou à la radio. Vivre sans faire l’amour et l’assumer serait une honte en société. Plus que le sexe lui-même, la fréquence sexuelle est devenue taboue pour certains. Quand les uns avouent se livrer aux plaisirs de la chair tous les jours de la semaine (on doute), les autres ont peur d’assumer leurs orgasmes mensuels. Pourtant, certains couples, non moins épanouis, s’assument 100% abstinents.
Vivre sans sexe n’est pas un choix facile : plusieurs critères entrent en jeu
La baisse de libido et du désir sexuel ne sont pas les seuls facteurs qui pèsent sur la balance. Certaines femmes peuvent pâtir de problèmes anatomiques les empêchant de faire l’amour sans douleur. Dans ce cas, l’abstinence sexuelle est un choix difficile, et le plaisir doit se trouver ailleurs.
Dans d’autres cas, les abstinents sexuels sont des partenaires désabusés, qui ont trop souvent été déçus. Ces derniers tentent de se protéger en mettant des barrières autour de leur sexualité. Il y a aussi les femmes dites « anorgasmiques » qui peuvent ressentir ce désir d’arrêter les frais, n’ayant jamais connu le plaisir ultime. Mais y’a-t-il des couples consentants, dans les deux sens ?
Comment être épanoui dans son couple sans faire l’amour ?
Est-il possible qu’un couple soit épanoui sans faire l’amour ? Comment peut-on être sur la même longueur d’onde ? Freud, lui, ne tenterait pas l’expérience : « Maîtriser ses pulsions sexuelles autrement qu’en les satisfaisant réclame toutes les forces d’un être humain. Seule une minorité y parvient, et encore de façon intermittente. »
Certaines personnes peuvent aussi se tourner vers l’abstinence par respect de leur corps, même si elles ont eu des relations tout à fait satisfaisantes jusqu’ici. Un choix tout à fait honorable, tant qu’on est célibataire.
En couple en revanche, cela peut compliquer l’affaire. Surtout quand il y a un déséquilibre. Cela dit, de plus en plus de psychologues avouent recevoir des couples qui n’éprouvent plus de besoin sexuel. Ceux-ci lui préféreraient des moments de fraternité, de complicité ou de partage en famille, par exemple. Et cela ne veut absolument pas signifier qu’ils ne sont plus amoureux.
Est-il normal de ne plus avoir envie de faire l’amour ?
Qu’est-ce que la normalité, après tout ? Aujourd’hui on n’est plus choqué(e) de rien. Pourquoi l’être par l’abstinence sexuelle ? Même si cette décision drastique paraît assez étonnante, les moines n’ont jamais suscité les plus grandes curiosités.
Si beaucoup d’entre nous trouvent qu’il n’est pas normal de ne plus faire l’amour, d’autres ne seraient pas surpris de l’entendre. Après tout, chacun fait comme il le sent, et trouve son plaisir différemment. Il est vrai que faire l’amour n’est pas un besoin vital comme se nourrir ou s’hydrater. Jean-Marc, abstinent depuis plus de 6 ans, confesse à la rédaction du magazine Psychologies :
Longtemps, j’ai fait l’amour parce qu’il était normal de le faire. Maintenant, je me fiche de ce qui est normal. Je sais que le sexe n’est pas une fin en soi. Pour moi en tout cas.
Peut-on survivre à l’abstinence et retrouver le goût du plaisir sexuel ?
Fort heureusement, dans la vie, rien n’est figé. Certaines personnes retrouvent le goût des parties de jambes en l’air après plusieurs années d’abstinence. Dans certains cas, elles ont fait un break inconscient pour laisser leur corps respirer et s’assurer de retrouver des partenaires qui l’aimeront pour ce qu’elles sont. C’est alors que les barrières s’ouvrent.
Dans d’autres cas, un amour passionnel peut les conduire à retourner vers une envie de sexe. Aucun schéma n’est tout tracé, et aucune porte n’est entièrement fermée.
Et vous, vous verriez-vous vivre sans faire l’amour ? Laissez-nous votre commentaire !