Selon plusieurs sondages, la question : « pourquoi un rapport sexuel devrait-il s’achever par l’orgasme masculin ? » ne s’est jamais posée auprès de nombreuses femmes. Pourtant, cette interrogation donne matière à réflexion…
Personne ne peut le nier, nous avons été élevées dans une société patriarcale et nous en faisons toujours les frais. Malgré les timides avancées sur le sujet, nous continuons à subir le diktat de la toute-puissance masculine, parfois même sans que l’un ou l’autre sexe s’en aperçoive. La fin d’un rapport sexuel par l’orgasme masculin en est l’une des preuves flagrantes…
Pourquoi un rapport sexuel devrait-il toujours prendre fin par l’orgasme masculin ?
À moins d’expérimenter l’orgasme simultané à chaque rapport sexuel, la jouissance masculine semble passer avant l’orgasme féminin. Preuve en est de la clôture de l’acte : dans la majeure partie des cas, c’est l’éjaculation qui fait foi. Ou plutôt, l’orgasme de l’homme (car il est toujours possible d’éjaculer sans atteindre l’orgasme).
De l’égoïsme masculin ?
Plus que de l’égoïsme masculin, l’idée vient peut-être de plus loin, du temps où le droit de la femme à prendre autant de plaisir que l’homme n’était pas, ou mal accepté.
Le monde de la pornographie par exemple, est essentiellement destiné aux hommes, les femmes restant plus complexées à accepter leur sexualité et en prendre pleinement conscience. La masturbation en est un autre exemple : les femmes se masturberaient beaucoup moins que les hommes par honte. Cette gêne est là encore véhiculée par la société patriarcale qui a transformé le plaisir solitaire féminin véritable tabou, si ce n’est en acte répréhensible.
Le droit à la jouissance féminine
Selon la légende populaire, l’orgasme féminin serait bien plus dur à atteindre que l’orgasme masculin, les femmes ayant besoin de stabilité et d’amour pour monter au septième ciel. Certes, nous avons toutes besoin de nous sentir un minimum en sécurité pour lâcher prise, mais l’amour au sens propre du terme n’est heureusement pas nécessaire pour atteindre l’orgasme !
Ceux qui pensent que la jouissance féminine est une histoire de sentiments ont tout faux. Ou ne maîtrisent pas l’anatomie féminine… Car selon Dora Moutot, journaliste et écrivaine féministe, auteure du livre « Mâle Baisées » nombreux sont les hommes qui manquent de connaissances techniques. L’orgasme féminin serait ainsi uniquement clitoridien et le point G, ni plus ni moins que la partie du clitoris qui réagit à chaque stimulation.
Le cas de la simulation
Nombreux sont les sondages français où les femmes hétérosexuelles déclarent ne pas réfléchir à leur sexualité, s’effaçant souvent au profit de celle de leur partenaire. Le cas de la simulation est criant de vérité. Nombreuses sont les femmes qui simulent, ajoute Dora :
Les femmes qui simulent se tirent elles-mêmes une balle dans le pied, et aussi à toutes les autres femmes. L’homme en question ne pouvant se douter qu’il ne maîtrise pas la sexualité féminine.
Jouir n’est pas une obligation
Heureusement, il est possible de prendre du plaisir sans passer par l’orgasme ! La pression de la jouissance finale est telle qu’on en oublie parfois son propre plaisir et la fusion avec son partenaire, qu’on l’aime d’amour ou qu’on l’apprécie seulement physiquement.
C’est d’ailleurs tout le concept du Slow Sex, une autre façon de se faire plaisir en couple. Le principe ? Le sensuel plutôt que le sexuel : faire l’amour en pleine conscience sans aller trop vite ni vouloir atteindre l’orgasme à tout prix.
Les lesbiennes atteignent l’orgasme plus facilement et presque tout le temps
C’est un fait, les femmes hétérosexuelles ne prendraient pas assez en compte leur propre plaisir. Selon les chercheurs en charge des études sur le sujet :
Si les hétérosexuelles ne prennent pas assez en compte leur propre plaisir, leurs partenaires masculins manqueraient de tact et de sensibilisation au plaisir féminin.
Ainsi, du fait de leur maîtrise du corps féminin, les lesbiennes seraient plus satisfaites sexuellement, sachant mieux procéder pour que l’une et l’autre prennent autant de plaisir.
Halte aux tabous sur la sexualité et l’orgasme féminin, la jouissance masculine ne doit pas couper court aux ébats !
Et vous, arrêtez-vous toujours vos ébats lorsque votre partenaire masculin a éjaculé ? Partagez-nous votre avis et votre expérience sexuelle en commentaire !