Si vous avez échappé au dernier hashtag, c’est que vous deviez avoir perdu votre portable. À moins que vous n’ayez préféré vous isoler sur les hauteurs d’une crête non couverte par le haut débit. Dans tous les cas, bravo, vous avez résisté quelques jours à l’appel du smartphone. Car la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre.
Le dernier mot-dièse continue de faire la une des médias connectés. #JeSuisCute, c’est un mouvement féministe lancé le 28 juillet dernier, ayant pour objectif de prôner la liberté des femmes à disposer de leur corps. La militante derrière tout ça ? Marina, alias @MannyKoshka pour les intimes. Cette mannequin lilloise invite les internautes à poster des photos d’elles sur lesquelles elles sont fières, dénudées ou pas. Le but ? Accepter sa féminité, montrer la liberté que l’on a de disposer de son corps comme on l’entend. Un message qui dérange. C’était trop beau pour être vrai…
Si toi aussi tu t'en bats littéralement la race de la Police des Moeurs Twitter qui pense que les nanas qui choisissent de montrer leur corps sont des putes, tu peux balancer tes selfies préférés en lingerie sous le #JeSuisCute 🌸 Votre corps ? Vos choix ! pic.twitter.com/92dTCnNIn1
— 🔞 Mарина [Gally] Kошка (@MannyKoshka) July 28, 2018
#JeSuisCute, un mouvement parti d’une idée très concrète
Alors qu’elle surfait sur le web, Marina tombe sur le tweet d’une internaute se mettant en scène très légèrement vêtue devant son miroir. Le cliché était accompagné du désormais fameux #JeSuisCute.
À cause de cette photo, cette jeune fille a été victime de harcèlement très violent, ses parents ont même été mis au courant. C’est en soutien à cette jeune fille que j’ai repris son hashtag.
Un appel qui s’est fait entendre
L’engouement s’est fait très vite. Des millions de photos d’internautes se sont mis à envahir la Toile. Dénudés ou non, les clichés fièrement assumés se sont marqués d’un #JeSuisCute tombé à point nommé. Le mouvement prend de l’ampleur et les femmes connectées n’hésitent pas à envoyer leurs photos, en petite tenue, en robe moulante ou simple débardeur. Tous les moyens sont bons pour montrer qu’on dispose de notre corps comme bon nous semble. Naomi, alias @Nao_little_life, institutrice et modèle à ses heures perdues, s’est elle aussi pris au jeu. Celle-ci explique les raisons qui l’y ont poussée :
Allez, je participe au #JeSuisCute. Parce que le corps de la femme n’a plus à être un tabou et qu’on a le droit de l’exposer comme on veut, quand on veut. Et que ça ne vous donne à aucun moment le droit de nous insulter, menacer, harceler, violenter…
#JeSuisCute mais c'est rare alors cadeau pour une fois pic.twitter.com/s12N4o8WG2
— Tatal ♡ (@ProcureurMareva) July 28, 2018
j’ai jamais osé poster ce genre de photos et je vais sûrement supprimer pcq en plus jvais flop mais vasy je tente pour une fois #JeSuisCute pic.twitter.com/TNRarCP5MH
— kurwa (@emmabrgh) 30 juillet 2018
Un mouvement qui n’a pas plu à tout le monde
Évidemment, tout n’est pas rose dans le meilleur des mondes. C’était sans compter les critiques acerbes de plusieurs centaines de haters, la plupart opposants à la cause féministe. Ceux-ci ne se sont pas fait prier pour insulter et agresser verbalement les femmes ayant eu le courage de s’exhiber. Certains ont même été jusqu’à les menacer directement de viol ou de mort… Ne retenons pas de ce mouvement qu’une poignée de détracteurs. Pensons plutôt à aller de l’avant. Toujours plus loin.
Ce mouvement montre que le corps des femmes dénudées n’est acceptable que lorsque c’est dans un but capitaliste ou pour le plaisir des hommes. Lorsque l’initiative vient d’une femme elle-même, cela échappe à leur contrôle et leur fait peur.
#JeSuisCute voilà les filles je ne me trouve pas si cute que ça ><" mais je partage le hashtag pour soutenir la cause 😊😊😊😝💖💓 pic.twitter.com/yuXDgSsL4K
— PostBadEtchebest (@DailyEtchebest) 28 juillet 2018
